Si vous voulez vraiment établir un lien avec votre auditoire, l’une des stratégies les plus efficaces consiste à raconter des histoires et des expériences réelles. Les faits et les chiffres sont difficiles à retenir, mais nous aimons entendre des anecdotes.
De nombreux chefs d’entreprises, dirigeants et professionnels font l’erreur de ne partager que des informations dans leurs présentations. Ils incluent des concepts abstraits, des faits et des chiffres. En conséquence, leurs présentations restent impersonnelles, factuelles et ennuyeuses.
Vous ne voulez pas être un présentateur ennuyeux. Comme le dit le Dr John Medina dans son brillant ouvrage « Brain Rules », « le cerveau ne prête pas attention aux choses ennuyeuses ».
Dans un article précédent, j’ai détaillé comment simplifier vos présentations pour vous assurer que votre message, vos visuels et votre prise de parole sont aussi simples que possible.
J’ai également examiné comment utiliser la règle de trois pour présenter un message clair.
Pour passer au niveau supérieur, vous devez également rendre vos présentations originales et agréables - deux autres principes de la méthode Presentation SCORE. Voyons comment pimenter les choses et ajouter de la couleur.
Laissez-moi vous raconter une histoire
Si vous avez un message important à faire passer, demandez-vous : « Y a-t-il une histoire que je puisse raconter pour illustrer mon propos ? »
Dans le contexte d’une présentation commerciale, une histoire peut être une anecdote personnelle sur vous-même ou quelqu’un d’autre, un exemple concret, une étude de cas ou un récit de la réussite d’un client.
D’après mon expérience, la plupart des présentations d’entreprise sont constituées de 99% de faits et, si vous avez de la chance, de 1% d’histoire. Pour moi, c’est souvent le contraire. Il est parfois préférable de l’inverser et de passer plus de temps à partager des exemples.
Dans son livre « Lend Me Your Ears », le professeur Max Atkinson décrit une étude qu’il a réalisée sur les réactions de l’auditoire lors de présentations. Il a placé une caméra sur l’orateur et une autre sur le public. L’étude a révélé que chaque fois qu’un orateur utilise l’expression « par exemple », cela attire l’attention des gens. Ils avaient tendance à lever la tête ou les yeux en prévision de ce qui allait suivre.
Dans cette optique, racontez plus d’histoires ! C’est l’un des moyens les plus puissants de rendre vos présentations plus originales et plus agréables.
Exemples de storytelling
Voici quelques exemples où le storytelling a aidé certains des clients avec lesquels nous avons travaillé chez Ideas on Stage.
Chacun de ces exemples montre comment une histoire peut donner vie à un message. L’auditoire est beaucoup plus susceptible de retenir des exemples que des informations abstraites.
Les gens se souviendront de l’histoire et du message. Le storytelling ne consiste pas à raconter une histoire pour le plaisir de la raconter. Il s’agit de raconter une histoire pour illustrer un point particulier.
Susanna Lawson - Fondatrice de OneFile
En 2021, j’ai travaillé avec Susanna sur une présentation concernant la confiance des femmes. Elle a décidé d’inclure une histoire personnelle sur sa propre expérience.
Susanna a raconté comment elle a fondé la société de logiciels d’apprentissage OneFile avec son mari. Ils ont retardé la fondation d’une famille tout en se concentrant sur l’entreprise. À 29 ans, alors que l’entreprise s’était développée, ils ont eu leur premier fils et Susanna a pris un an de congé maternité.
Lorsqu’elle a repris le travail, la taille de l’entreprise avait doublé, passant de 9 à 19 employés.
Elle raconte : « Avant d’avoir notre bébé, je n’étais pas vraiment maternelle. J’ai dit à l’équipe que je reviendrais dans quelques mois. Mais une fois qu’il est arrivé, je savais que j’avais besoin de m’absenter plus longtemps et nous avons convenu que je prendrais un an. Au cours de cette année, OneFile a doublé de taille car cela a coïncidé avec des améliorations massives de la technologie.
Au début, je suis revenue travailler à temps partiel. Au bout de quelques semaines, j’ai entendu deux nouveaux membres de l’équipe discuter et l’un demander « Mais c’est qui, elle ? » et l’autre a répondu : « Oh, c’est la femme du patron ».
J’étais absolument dévastée. J’avais l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans l’estomac. Je n’étais pas la femme du patron, j’étais le patron ! Mais ils ne me voyaient pas comme ça ! Ma confiance était en lambeaux. J’ai très rarement pleuré au travail, mais cette fois-ci en faisait partie ».
Cette histoire a été une façon extrêmement puissante et personnelle d’expliquer à son auditoire sa propre relation avec la confiance.
Nishita Dewan - Directrice à CollaborateHQ
TEDx a invité Nishita à parler de la magie des alliances improbables. Elle m’a demandé de l’aider à s’assurer qu’elle était parfaitement préparée pour donner une présentation fantastique.
Elle voulait inciter tout le monde à former des collaborations diverses et à exploiter le potentiel de la diversité de pensées.
Nishita a parlé d’une collaboration improbable entre le Great Ormond Street Hospital (GOSH) et l’équipe de course de Formule 1 Ferrari.
Elle a évoqué l’histoire d’un couple de médecins du GOSH partageant leurs frustrations face aux taux d’erreur élevés lors du transfert de nourrissons gravement malades du bloc opératoire à l’unité de soins intensifs.
Nishita se souvient, alors qu’ils déjeunaient, qu’ils ont porté leur attention sur la télévision, qui diffusait une course de Formule 1. Par pure sérendipité, ils ont observé le moment où l’équipe Ferrari a effectué un arrêt au stand en moins de 7 secondes. Ils ont observé la précision et le travail d’équipe des techniciens présents aux stands - travaillant ensemble pour optimiser la voiture pour la piste. Et à ce moment-là, ils ont réalisé l’étrange similitude entre l’arrêt aux stands et leur processus de transfert.
Les médecins et leur équipe se sont donc rendus au siège de Ferrari en Italie pour en apprendre davantage sur ce processus. À partir de ce transfert de connaissances, les médecins ont conçu un nouveau protocole de transfert avec des procédures plus sophistiquées et un travail d’équipe mieux coordonné. Ils ont ainsi réussi à améliorer de 20 % la sécurité des patients, sauvant ainsi la vie d’enfants.
Diana Hudson - Directrice de l’entreprise sociale Creative Exchange UK
Les deux histoires ci-dessus concernent le présentateur lui-même dans le cas de Susanna et quelqu’un d’autre dans la présentation de Nishita. Toutes les histoires ne doivent pas nécessairement être aussi approfondies. Parfois, il suffit de donner un exemple rapide.
J’ai travaillé avec Diana Hudson pour préparer une présentation sur le thème de l’économie circulaire. Elle pensait que l’auditoire n’avait pas beaucoup de connaissances sur le sujet, elle a donc inclus deux exemples pour expliquer ce qu’est l’économie circulaire.
Diana a dit : « MUD Jeans est une entreprise spécialisée dans la location de jeans. En tant que client, vous pouvez payer un abonnement pour posséder un jeans pendant un certain temps, puis l’échanger contre un autre à mesure que vos besoins ou vos exigences changent.
Un autre exemple est celui de Food Float, une organisation à but non lucratif qui fournit des aliments frais et locaux aux habitants de Dorking et de ses environs, au Royaume-Uni. Elle rassemble des producteurs alimentaires locaux et vend leurs produits au sein de la communauté. Cela permet de réduire les coûts, les emballages et les kilomètres parcourus et de réinjecter de l’argent dans la communauté. »
Le choix du Food Float de Diana était excellent car il était pertinent à la fois pour son auditoire et pour son message. Sa présentation était destinée à un public de Dorking. Le choix d’un exemple local avait un sens pour lui et permettait également d’expliquer ce qu’est l’économie circulaire.
Quelles histoires pouvez-vous raconter ?
Les exemples ci-dessus donnent un aperçu de la manière dont les histoires peuvent contribuer à donner vie à une présentation.
Lorsque vous préparerez votre prochaine présentation, réfléchissez aux points les plus importants que vous souhaitez faire passer. Demandez-vous ensuite quelle histoire vous pouvez raconter pour illustrer vos propos.
Si vous n’incluez que des informations, des faits et des chiffres, ils toucheront la partie logique du cerveau. En termes simples, notre cerveau est divisé en deux parties : la partie logique et la partie émotionnelle.
Lorsque vous racontez une histoire, vous touchez la partie émotionnelle du cerveau, qui peut être bien plus puissante.
Une bonne présentation doit stimuler un mélange de réponses logiques et émotionnelles afin de satisfaire les deux zones du cerveau de votre auditoire.
La proportion exacte de ce mélange sera différente pour chacun, qui aura ses propres exigences.
Pensez à votre présentation comme à une balançoire à bascule : elle n’est parallèle au sol que lorsque personne ne l’utilise. Dès que deux enfants commencent à jouer avec, la balançoire commence à monter et descendre.
Une balançoire parallèle au sol est l’équivalent d’une présentation avec un mélange égal de logique et d’émotion. En fonction du contexte, vous pouvez faire pencher la balance soit vers vos arguments logiques, soit vers vos arguments émotionnels.
Ce que vous ne voulez jamais faire, c’est avoir une présentation qui repose uniquement sur la logique.
Résumé
Nous sommes conçus pour recevoir des faits et des chiffres dans la partie logique de notre cerveau. Toucher la partie émotionnelle avec des histoires, des anecdotes et des exemples est bien plus puissant.
Si vous pouvez donner vie à vos présentations avec des histoires, elles auront plus d’impact sur votre auditoire.
Les histoires peuvent être n’importe quoi qui donne un contexte réel à votre message. Réfléchissez aux anecdotes, aux exemples et aux études de cas que vous pouvez raconter à votre auditoire et qui correspondent à votre récit.
C’est à vous de décider du poids relatif des faits par rapport aux histoires. Mais je vous recommande de ne pas vous fier uniquement aux faits si vous voulez que votre message reste original et agréable.
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